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Abus d’autorité : L’homme d’affaires Bayero Fadil avertit le Lamido de Garoua « Si vous voulez devenir le pharaon des temps modernes, sachez que cela se fera sur mon cadavre»

Une lettre incendiaire de Bayero Fadil, daté du 11 avril dernier, et adressée au lamido de Garoua Ibrahim El Rachidine défraie la chronique. L’homme d’affaires accuse le chef traditionnel de dérive autoritaire. « Imaginez-vous le pouvoir que le président Biya détient, s’il agissait ainsi personne ne serait en vie dans ce pays le Cameroun », écrit Bayero Fadil.

Il promet aussi de ne plus laisser le lamido faire sans réagir : « si vous voulez devenir le pharaon des temps modernes, sachez que cela se fera sur mon cadavre ». Il ajoute : « vous êtes en train de faire tomber la dernière goutte qui va faire déborder le vase ».

À l’origine de cette lettre, il y a une « banale querelle de quartier », fait savoir un journaliste en poste à Garoua. L’affaire se passe à Laindé, le quartier de Garoua où vit Bayero Fadil, entre des enfants de deux familles. L’homme d’affaires soupçonne le lamido d’avoir usé de son autorité au poste de gendarmerie où cette querelle va se terminer.

« J’ai été révolté par cette affaire, car je me considère pour les deux familles comme le dépositaire testamentaire de leurs parents. J’ai tenu à intervenir pour que les ces enfants ne passent pas la nuit en cellule surtout Goni Bassogo qui est malade », écrit Bayero Fadil.

Pour le journaliste cité plus haut, cette lettre n’est rien d’autre que la nouvelle salve d’une « vieille tension » entre les deux hommes. « Chacun ne rate pas l’occasion de s’en prendre l’autre », explique notre source.

Bras de fer

Le mois dernier, Bayero Fadil et le lamido Ibrahim El Rachidine s’étaient déjà opposés pour la nomination de l’imam de la nouvelle mosquée de Laindé, dont la construction a été financée par l’homme d’affaires. Le chef traditionnel du lamidat de Garoua avait requis l’arbitrage des autorités. Dans une correspondance datée du 23 mars, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) s'est prononcé en faveur du lamido.

« Le lamido est l’autorité spirituelle des mosquées selon le Saint Coran. S’il est admis que certains bienfaiteurs peuvent construire des mosquées pour la communauté, dans le respect de certaines normes, il reste constant que seul le lamido a la compétence de désigner des imams pour diriger les prières dans toutes les mosquées de son ressort de compétence », avait fait savoir le Minat.

Pour l’instant, il est difficile de savoir quel est l’enjeu de ce bras de fer. Surtout que les deux hommes appartiennent à deux univers distincts. Bayero Fadil est une figure bien connue du monde des affaires. Il est le patron de Fadil Holding, qui investit dans plusieurs domaines qui vont chercher dans la savonnerie, l’hôtellerie et même les BTP. Il est aussi un cadre du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dans la région du Nord.

Le lamido Ibrahim El Rachidine est un ancien officier de gendarmerie, qui a passé une bonne partie de sa carrière à la sécurité militaire. En 2021, il accède au trône après le décès de son oncle Alim Hayatou. Depuis cette date, il s’investit à moderniser ce lamidat. Un projet qui a un temps été obscurci par le meurtre d’un de ses neveux, âgé de 16 ans. Un meurtre survenu dans l’enceinte du lamidat et pour lequel Ibrahim El Rachidine a été auditionné le 3 février 2022.

 

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