×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun-Crise anglophone: Les attaques meurtrières à Bamenda.

Des échanges de tirs entre des assaillants et les forces de l’ordre ont fait au moins cinq morts, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2017.

Le maréchal des logis-chef René Himna et l’élève gendarme David Salley ont été tués dans la nuit du 7 au 8 novembre 2017 dans la périphérie de Bamenda. Eléments respectifs de la compagnie de gendarmerie de Bafia dans le Centre et de l'École de gendarmerie (Camp Yeyap) de Yaoundé, les deux pandores étaient en détachement dans le Nord-Ouest, dans le cadre du maintien de l’ordre, pour juguler les menaces à la paix. De sources internes aux forces de sécurité, le sous-officier a été surpris par des assaillants cagoulés, alors qu’il était de service à un poste de contrôle à Bafut, dans la périphérie de Bamenda, en compagnie d’autres collègues.

Le groupe d’activistes, « lourdement armé », a attaqué le check-point que gardent policiers et gendarmes aux environs de 23h30mn. Le maréchal des logis Himna s’est retrouvé face à des assaillants qui l’ont sauvagement abattu en lui logeant une balle dans le cou. La riposte de ses collègues ne va atteindre aucun assaillant. Les forces de l’ordre ont aussitôt bouclé les quartiers environnants, sans plus de succès. Les riverains affirment avoir entendu des rafales d’armes à feu pendant près d’une heure, sans être capables de dire qui en étaient les auteurs.

Vers 3h du matin, un autre groupe d’assaillants opérant à moto a également abattu l’élève-gendarme David Salley. En compagnie de ses camarades d’arme, la victime assurait la garde devant le lycée bilingue de Bayele, un quartier populaire de Bamenda. Il s’était détaché pour se mettre à l’aise, dit-on, avant de croiser la mort sur le chemin. Dans le même temps, une bande armée a attaqué des éléments des forces de l’ordre de faction, au niveau de Up Station. L’attaque a été repoussée. Et des sources crédibles rapportent la mort de deux assaillants, dont l’identité ne filtre pas.

En l’absence du gouverneur du Nord- Ouest, hors de son territoire de commandement, un élément de son état-major a confirmé que deux assaillants et un civil ont été tués lors de la riposte des gendarmes. Jeannette Ngwafu, 40 ans environ et bayam sellam, a été atteint par balles dans la poitrine alors qu’elle se rendait en campagne, pour faire des achats. « Notre sœur est commerçante. Elle achète en brousse pour revendre en ville. Elle est sortie ce matin pour aller acheter et on est venu nous dire que les gendarmes ont tiré sur elle.

Après on nous a fait comprendre qu’on a tué les gendarmes au cours de la nuit », commente un membre de sa famille rencontré à l’hôpital militaire de Bamenda. En attendant le renfort des troupes, la ville de Bamenda est sous haute surveillance. Plusieurs quartiers ont été quadrillés dès les premières heures de la journée d’hier. Les autorités disent avoir retrouvé des tracts laissés par les auteurs de ces tueries à répétition : l’« Ambazonia Defence Force ». Cet incident porte à trois le nombre de gendarmes tués en deux jours dans le Nord-Ouest. Lundi, à Jakiri, le gendarmemajor Bienvenue Djounay a été tué au cours d’une attaque au lycée et les autorités gouvernementales, par la voix du Ministre de la Communication, M. Issa Tchiroma Bakary, attribue ces meurtres à « des terroristes sécessionnistes » du Southern Cameroon national council (Scnc).

Sur les réseaux sociaux, des sympathisants du mouvement expliquent qu’il s’agit de leur manière de bouter hors de leur territoire « l’armée coloniale de la République du Cameroun ». La pomme de discorde concerne l’ouverture des écoles. Depuis quelques semaines, les établissements scolaires qui ne veulent pas fermer les portes sont menacés d’incendie.