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Cameroun-Crise anglophone : plusieurs factions sécessionnistes armées actives sur le terrain

L’escalade de violence en zone anglophone a mis en lumière de nombreux groupes qui mènent la lutte armée.

La crise anglophone qui s’enlise chaque jour a transformé les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en un vaste terrain d’affrontements pour différentes factions sécessionnistes. Dans la Meme comme dans la Manyu, des groupes de combattants tentent de faire la loi et s’attaquent aux forces de défense camerounaises, pour exprimer leur idée du sécessionnisme au pays tout entier.

Il y a une semaine encore, le mode d’action de ces groupes connaissait une innovation, avec l’enlèvement du sous-préfet de Batibo. Un fait inédit depuis le début de la crise, revendiqué par les Ambazonians defence forces (Adf), un démembrement des Southern Cameroons Defence Forces (Socadef).

Deux courants caractérisent ces différentes factions qui luttent dans le conflit entre sécessionnistes et forces de défense camerounaises. D’un côté, on retrouve les groupes traditionnels, créés dans la foulée des revendications des années 90, et ceux, plus récents, qui se sont constitués à la faveur de la crise d’octobre 2016.

Les Ambazonians defence forces

Dans la première tendance, la Southern Cameroons Defence Forces (Socadef), branche armée de la Southern Cameroon Youth League (Scyl) d’Ebenezer Akwanga, fait office de pionnière. Cette organisation sécessionniste radicale a été créée en mars 1995, mais sa présence était jusqu’alors latente. On retrouve, à côté de la Socadef, l’Adf de Lucas Ayaba cho, l’un des proches d’Ebenezer Akwanga dans la lutte pour l’indépendance de l’Ambazonie.

Les Ambazonian defence forces ont revendiqué une série d’attaques à la bombe artisanale perpétrées en fin 2017, ainsi que de nombreuses attaques contre des éléments des forces de défense camerounaises. Ils en auraient d’ailleurs tué plusieurs. Selon International crisis group, l’Adf compte près de 300 membres, ce qui en fait l’un des plus importants de la crise anglophone.

En décembre dernier, des vidéos montrant des militants de l’Adf prenant part à une cérémonie de levée du drapeau ambazonien en présence de leur leader ont fait le tour de la toile. L’armée camerounaise a aussitôt effectué une descente dans le fief de ce groupe à Dadi (Sud-Ouest). Le bilan de cette opération n’a jamais été communiqué, mais des sources indiquent que des dizaines de sécessionnistes ont été « neutralisés ». Diminués, les Adf se sont fait plus discrets, jusqu’au 11 février, date de l’enlèvement du sous-préfet de Batibo.

Présents sur les réseaux sociaux

La deuxième tendance des factions sécessionnistes est faite de groupes dont la naissance remonte au début de la crise anglophone. On retrouve ici les Vipers (vipères), un groupe de militants radicaux, acteurs majeurs des villes mortes. Les actions des Vipers consistent essentiellement à empêcher la reprise des cours dans les régions anglophones en mettant le feu dans les bâtiments publics. Il leur en a ainsi été attribué plusieurs, dont les incendies du Sacred heart college de Bamenda et du lycée bilingue de Kumbo, ainsi que ceux de nombreux marchés.

Les Tigers of Ambazonia, les Amba warriors, la Amba Restoration Army et la Banso resistance army ont également vu le jour au fil de la dégradation de la crise. Ces groupes sont identifiables via les tracts signés qu’ils font circuler, leurs messages postés sur les réseaux sociaux ou par les uniformes qu’ils arborent. Ils ont pour point commun de s’attaquer aux éléments des forces de défense camerounaises. A leur actif, l’assassinat de plusieurs gendarmes, dans diverses villes des régions anglophones. Franck Foute

 

Source : Journal du Cameroun