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Ambassade du Cameroun à Bangui- Limogeage en douceur de Nicolas Nzoyoum : Du nouveau dans l’affaire

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun auprès de la République centrafricaine, a été rappelé à Yaoundé sans aucune explication officielle.

« Il y a des informations selon lesquelles il est licencié », indique une source au ministère des Relations extérieures (Minrex). « Il a été rappelé à
Yaoundé pour mettre fin à ses fonctions »,
 confirme une autre source s’exprimant sous couvert d’anonymat. Nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun auprès de la République centrafricaine à Bangui le 25 Juillet 2014, Nicolas Nzoyoum a été rappelé à Yaoundé en fin de semaine dernière sans aucune justification. Selon nos informations, l’intéressé aurait déjà regagné la capitale camerounaise.

Les faits

C’est une affaire dont les protagonistes auraient sans doute préféré qu’elle ne s’ébruite pas. Et parce qu’elle risque finir par coûter son poste à
l’ambassadeur du Cameroun auprès des de la RCA, il est important d’en retracer la chronologie pas à pas. Tout remonte au 7 juillet 2020. Ce jour-là, les Camerounais ont pris connaissance, à travers les réseaux sociaux, d’un élément sonore impliquant Nicolas Nzoyoum et l’homme d’affaires Jean PierreAmougou Belinga. L’échange téléphonique qui dure environ cinq minutes est d’une condescendance surprenante, ce qui a créé un tollé général au sein de la sphère diplomatique et de l’opinion publique. M. Amougou Belinga, le patron du « Groupe L’Anecdote », dans un ton pratiquement insultant, accuse l’ambassadeur d’avoir participé à une escroquerie de 400 millions de F dont il a été victime.

Le promoteur de la chaîne de télévision Vision 4 menace par ailleurs son interlocuteur de saisir le « chef de l’Etat ? ». « Taisez-vous M. l’ambassadeur, vous me la bouclez. Vous voulez que j’appelle le chef de l’Etat pour lui rendre compte ? Vous avez déjà mis les pieds dans un jet privé ? Je vous ai remis 400 millions, vous avez bouffez avec Kouemo », peut-on entendre bramer M. Amougou Belinga. Ce dernier va d’ailleurs rompre la pathétique conversation, laissant le Plénipotentiaire camerounais toute honte bue et sans voix dans un régalien déshonneur. L’impudente communication est authentifiée par l’ambassadeur, qui précise qu’elle s’est déroulée « le dimanche 05 juillet 2020 aux environs de 20h ». Une version identique à celle soutenue par une source au sein de l’ambassade du Cameroun à Bangui, qui qualifie « le comportement de l’ambassadeur d’humiliant ».

 
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Visiblement surpris de voir cet échange privé animer la toile, le plénipotentiaire du Cameroun auprès de la République centrafricaine a fait une sortie médiatique dans laquelle il veut se blanchir. « Je n’ai rien à voir avec ces montants allégués. Remarquez que dans l’audio il ne m’a pas laissé parler. Ce monsieur reste offusqué du fait que je n’étais pas venu à l’ouverture de son entreprise ici. En réalité je n’avais pas reçu d’invitation. Je suis le représentant du Cameroun en RCA, donc une personne occupée. Je ne cours pas vers des événements », se justifie-t-il auprès de nos confrères d’AfrikInform. À partir de là, tout s’accélère pour Nicolas Nzoyoum. Selon des sources au sein du Minrex, le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, lui adresse, sur instructions de la présidence de la République, une demande d’explications.

Plusieurs choses sont en fait reprochées à l’ambassadeur. Yaoundé dit ne pas comprendre comment Nicolas Nzoyoum se retrouve mêlé dans des affaires d’escroquerie et de transactions douteuses. Et surtout savoir pourquoi l’ambassadeur a obséquieusement accepté de subir injures et outrages, incapable d’assurer la moindre réplique, ni d’interrompre la nauséeuse communication dont l’impudence est allée jusqu’à insulter toute une communauté du Cameroun.

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Joël Kouemo, le facilitateur Le 08 juillet 2020, le diplomate adresse une correspondance au Minrex, sa hiérarchie à Yaoundé. Dans la lettre,
Nicolas Nzoyoum assure n’avoir pas perçu personnellement des fonds du promoteur du « Groupe L’Anecdote », mais avoue avoir sollicité son “intervention” auprès du ministre camerounais des Finances pour le compte de l’ambassade. « S’agissant du domaine financier, le seul appui que le PDG du Groupe l’Anecdote a apporté à l’ambassadeur, c’est son intervention au cours de l’année dernière auprès du ministère des Finances au Cameroun en vue du renflouement du compte de la perception pour un montant de moins de 100 millions », explique l’ambassadeur au ministre Lejeune Mbella Mbella.

La rencontre entre l’ambassadeur et l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, apprend-on, s’est faite il y a trois ans, par l’entremise de Joël Kouemo, conseiller du Premier ministre centrafricain en matière d’investissements. Par la suite, le diplomate assure avoir “introduit” l’homme d’affaire camerounais auprès des “plus hautes autorités centrafricaines” pour le développement de ses affaires. Il avoue par ailleurs qu’il recevait régulièrement la délégation du « Groupe de l’Anecdote » à la Résidence du Cameroun à Bangui.

Cependant, il dit avoir pris de la distance, « il y a un peu plus d’un an », lorsqu’il a appris que M. Amougou Belinga le traitait de « pauvre Bamiléké qui court derrière moi pour l’argent ». L’ambassadeur révèle aussi que Joël Jouemo – cité dans l’audio comme un manipulateur de l’ambassadeur – avait été nommé président du conseil d’administration de Vision 4 en RCA avant d’en être limogé.