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Cameroun : Cabral Libii s’attaque à l’âge de Me Alice Nkom et se fait remonter les bretelles

La passe d’armes entre Maître Alice Nkom et l’honorable Cabral Libii joue les prolongations  et intéresse plus d’un observateur. Cette fois, c’est le chercheur en science politique, Siméon Roland Ekodo Meng, qui fustige les termes utilisé par Cabral Libii pour répondre à Me Alice Nkom.

Voici sa réaction

 Le service de communication politique de l'honorable Cabral Libii me semble tout aussi très défaillant au-delà des aspects traditionnellement relevés.

Le leader a écrit dans un communiqué il y a quelques jours en souhaitant bon début de carême à la communauté musulmane que le Ramadan est le 5è pilier de l'islam. Malgré sa bonne intention, ce fût une lacune indigne d'un homme politique de premier rang. Puisque le jeûne du Ramadan est plutôt le 4ème pilier de la religion du prophète Mohamed.

De deux, quand un leader politique répond à une attaque, il doit tout aussi rester fin dans la rhétorique par un choix minutieux des actes de langage.

En occurrence, dans la civilisation des mœurs politiques chez Norbert Élias, il n'a pas à s'attaquer à l'âge biologique de Me Alice Nkom en parlant de sénescence non lucide. Même si on sait qu'il voulait exprimer l'idée vérifiable que l'intelligence politique n'est pas un apanage des personnes du troisième âge.

Ce d'autant plus qu'il serait incapable de démontrer de manière clinique qu'elle souffrirait de troubles neurologiques, sensoriels ou de schizophrénie faisant perdre les facultés cognitives d'identification des objets.

De deux, Me Alice Nkom est une dame respectable, et le député Libii, élu de la nation et donc représentant des personnes vulnérables comme les vieillards et le genre dans un contexte féministe devrait se montrer un peu plus galant. Je veux dire dans l'hypothèse où il ne la considère plus comme maman ou Tantine aînée de Papa selon ses insinuations.

De trois, il me semble que dans un débat public, il pouvait nous épargner de l'âge de son illustre père même s'il voulait s'attaquer au bilan jugé désastreux, stérile et chronophage de l'engagement politique de Dame Nkom. Ce d'autant plus qu'il serait incapable de démontrer en mobilisant son paternel comme comparant que ce dernier aurait objectivement plus de mérites que Dame Nkom pour induire un "a fortiori"

Dans l'ordre du discours politique, on n'évoque la parenté que pour des remerciements, exception faite si on veut démontrer comment nos proches ont catalysé notre carrière ou si finalement ils sont des personnalités publiques. Autrement on pourrait les livrer à la vindicte des critiques populaires pourtant ils/elles ne le méritent pas.

On mobilise une référence ou une figure historique quand son caractère emblématique nous permet de nous aligner idéologiquement, de nous identifier politiquement ou d'associer malicieusement notre adversaire à ses travers. Or l'exemple de son papa, vise simplement à démontrer qu'il est encore gamin, enfant pour ce qu'il a réalisé jusqu'ici. Un mérite que nous saluons quand on connaît son parcours élogieux dans un contexte difficile et parfois gérontocratique comme celui du pays. Sauf que cette évocation courante de son jeunisme peut ne pas être tout aussi une excuse quand on sait qu'il n'y pas d'enfant en politique et que le Cameroun a déjà eu un ministre de 23 ans, un député de 25 ans et qu'en Finlande, le Premier ministre est âgée de 35 ans..., laissons Emmanuel Macron.

In fine, on pourrait tout aussi bien demander au juriste de prouver que Me Alice Nkom aurait un passif militant au RDPC pour sa crédibilité. Autant, il a souvent récusé son affiliation au parti de Milla Assouté, moderniste du RDPC malgré leur cheminement, autant on pourrait lui demander de fournir des preuves matérielles que Me Nkom fût encartée dans ce parti au pouvoir au-delà de ses amitiés avec certains militants du renouveau.

En tout état de cause, il faut professionnaliser la politique au Cameroun. Il n'est d'ailleurs pas le seul qui se rend régulièrement coupable de ce type de manquements discursifs.