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Cameroun : La guerre des prix du ciment

Les prix du ciment varient entre 4 400 et 6000 Fcfa, selon sa composition et les quincailleries. Mécontent de cette situation volatile, le ministre du commerce menace.

La production du ciment au Cameroun a connu une explosion ces dernières années. Avec une multitude d’opérateurs, les clients ont désormais l’embarras du choix. Sur le marché, cette situation se vit au quotidien. Certaines marques connaissent plus de succès que d’autres. Les prix diffèrent également.« Les ciments peuvent fournir des valeurs de résistance très différentes. Ce sont ces valeurs qui poussent les clients à avoir du penchant pour les marques telles que robuste Cimencam et Dangoté », affirme Achille ; quincailler à l’entrée Simbock qui écoule son stock de sac de ciment de 50kg à 4900 Fcfa l’unité.

Pas loin de là, dans un dépôt de ciment, le sac est vendu à 4850 Fcfa soit le même prix que celui des entreprises de renom se livrant dans la distribution du matériel de construction tels que «Afrique construction » et « le groupe Fokou ». Une hausse des plus considérables, soit 450 Fcfa depuis 2020. Ce lundi 5 juillet, à Fokou, situé à Mini Ferme, ici à Yaoundé, il n’y a plus aucun sac de ciment. Il est 15h. Ici, le sac de ciment coûte également 4850 Fcfa. La caissière du domaine rassure les clients en leur disant que le stock s’écoule vite, que la livraison a eu du retard et que d’ici le lendemain (mardi), le ciment sera disponible. Dans une quincaillerie du quartier Tkc, le propriétaire nous confie qu’il ne vend que du robuste Cimencam. Les prix chez ce dernier varient entre 4800 et 4900 selon les clients. « Je vends le sac de ciment à 4800 Fcfa, à mes clients les plus fidèles. A Ceux qui ne sont pas de la maison et qui veulent en grande quantité déboursent 4850 Fcfa. ET 4900 Fcfa pour ceux qui veulent juste 1, 2 ou 3 sacs ».

Dans une quincaillerie sise au carrefour Etoug-Ebe, une qualité de ciment au nom de Cimaf y est vendue à 4800 Fcfa, mais ne connait pas un grand succès auprès de la clientèle. Le commerçant rencontré dans cette quincaillerie explique : « Le stock que je me suis approvisionné depuis plus de 2 mois, n’a même pas diminué de moitié ». Le sac de la marque Medcem, un ciment pas très sollicité quant à lui, est vendu à 4800 Fcfa. Or mis le ciment cpj 42,5 qu’offrent tous les opérateurs de cimenterie, les cimenteries du Cameroun (Cimencam) commercialisent le ciment cpj 32,5 qui par rapport au cpj 42,5 est moins étanche et moins coûteux. Soit 4 400 Fcfa. Hydro, un ciment est la nouvelle innovation de Cimencam en 2019. Il n’est toujours pas très connu du public. Mais, il est coûteux ( 6000 Fcfa), et est efficace, à en croire un entrepreneur rencontré dans une quincaillerie du quartier Awae escalier : « il a pour particularité d’être très étanche et sèche même dans l’eau et est propice pour les zones marécageuses ou pour des constructions résistantes à toutes les intempéries ».

Le Mincommerce menace

Cette situation emprunte de spéculation crée un climat lourd sur le marché. Le 11 juin dernier le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a instruit ses services déconcentrés de prendre, toutes affaires cessantes, des mesures nécessaires pour un retour aux prix homologués sur le marché camerounais. Déjà dans le viseur, Cimencam, soupçonnée de même que plusieurs autres entreprises de « hausse illicite de prix ». Suite aux informations persistantes annonçant une hausse de prix par l’entreprise de cimenterie, a mis en garde son directeur général dans une lettre datée du 29 juin 2021. «Monsieur le directeur général, j’apprends de différentes sources que vous vous apprêtez à procéder à une énième augmentation unilatérale de vos prix, au mépris de mes mise en demeure antérieures et de ma main tendue pour une concertation », écrit-il, avant de se faire plus menaçant : « je vous voudrais vous informer par la présente que si cette mesure que je considère comme de la défiance de la provocation, venait à être mise en exécution, je me verrai dans l’obligation d’ordonner la pose des scellés sur vos installations », avait-il écrit en substance.

Source : Le Jour