×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun-Présidentielle 2018 : Voici comment les nouveaux venus font ombrage aux « vrais opposants » du régime Paul Biya

S E Paul Biya

A quelques mois de la présidentielle, c’est la frénésie totale sur l’espace public. Les candidatures sont déclarées ça et là. Un vrai cafouillage qui suscite moult interrogations quant à la qualité ou mieux, la moralité de ces hommes et femmes, déterminés à chasser Paul Biya d’Etoudi cette année.

Cette année 2018, année électorale, peut s’avérer déterminante pour l’alternance au Cameroun, si l’on s’en tient à l’opinion de certains leaders politiques qui se déploient tant bien que mal sur le terrain ces derniers temps. Au rang de ces candidats pour la plupart des néophytes, entrés en politique par un concours de circonstance et qui font tout de même le buzz de l’actualité au Cameroun, il ya Cabral Libii. Ce jeune universitaire de 37 ans, réputé pour la cohérence de ses analyses et la suite dans les idées sur les plateaux de télévision, propulsé au devant de la scène au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, le plus jeune président français de l’histoire, et qui aura suscité un espoir aux jeunes camerounais voyant en lui le Macron camerounais. Sans vouloir cracher sur ce plaisir, il s’est directement lancé en politique et met sur pied le mouvement « 11 millions d’inscrits ». Un mouvement qui aura tout de même réussi l’exploit d’enrôler sur le fichier électoral quelques jeunes, dans un contexte marqué par le découragement de la jeunesse vis-à-vis de la chose politique. Un mérite qu’il faut saluer de toutes les façons.

 Une autre candidature déclarée qui fait des vagues c’est celle du Pr Maurice Kamto. Le président de mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) affute ses armes pour vaincre Paul Biya cette année. Si les élections se passaient sur les réseaux sociaux, il serait le vainqueur incontesté de la prochaine consultation électorale. Reste à le prouver dans la réalité. Ce qu’il faille reconnaitre toutefois, c’est le fait au Mrc d’avoir vite compris l’impact de la communication en politique. La curiosité avec ce vent de changement reste l’absence sur l’espace public des « anciens » opposants au régime Biya, ceux qui ont milité sérieusement pour la démocratie au Cameroun depuis l’avènement du multipartisme. Ils ne se font pas trop ressentir sur le terrain en cette année où l’on évoque de plus en plus la question d’alternance à la tête du Cameroun. Que cache ce silence ?

Ni John Fru Ndi

Le chairman du Social Democratic Front (Sdf) a refait son apparition sur le terrain politique le 30 avril dernier, à la faveur de la présentation officielle du candidat de son parti à l’élection présidentielle 2018. Il aura voulu prêcher par l’exemple en envoyant une leçon à son éternel rival Paul Biya. C’est du moins l’interprétation que l’opinion peut avoir de la désignation de Joshua Osih pour représenter le parti à cette élection.

Figure emblématique de la politique camerounaise, Fru Ndi restera à jamais gravé dans la mémoire comme étant celui qui aura fait paniquer le régime d’Etoudi en 1992, en réalisant un score sans appel à l’issue de la présidentielle. C’est à l’issue de cette élection que beaucoup ont compris la réelle volonté du peuple. S’exprimant il ya quelques jours à Mbouda à la faveur de son meeting, le leader du Sdf qui ne doute point de la victoire de son parti, a pensé qu’il était temps pour lui de se reposer et donner la chance à la jeunesse de montrer de quoi elle était capable.

Dr. Adamou Ndam Njoya

Doué d’une moralité incontestable, le Dr Adamou Ndam Njoya fait partie des opposants de la première heure du régime. Depuis la création de son parti au lendemain du retour du multipartisme, il a toujours nourri le vœu de voir un Cameroun où les valeurs morales sont mises en avant. Dans ses prises de position, il ressort clairement que seul l’être humain est au centre des préoccupations.

Ecrivain et homme politique, le président de l’union démocratique du Cameroun (Udc), a marqué l’administration camerounaise à plus d’un titre. Il fut brièvement cadre au ministère des affaires étrangères avant de rejoindre la faculté de droit de l’Université de Yaoundé. Il a également travaillé pour la fondation carnegie pour la paix internationale au Cameroun en tant que directeur du programme de formation diplomatique.

Dans le même temps, il collabora à la création et devint le tout premier directeur, de 1972 à 1975, de l’institut des relations internationales du Cameroun (Iric). Ancien vice ministre des affaires étrangères et ministre de l’éducation nationale qui aura marqué son époque, Dr. Adamou Ndam Njoya se refuse toute idée d’entrer au gouvernement Biya dont il dénonce avec véhémence la mal gouvernance. Il reste cependant bien discret sur ses intensions présidentielles pour 2018.

Garga Haman Adji

Administrateur civil et écrivain engagé, ancien ministre de la fonction publique et du contrôle supérieur de l’Etat,Garga Haman Adji se démarque par sa franchise et sa rectitude morale. On le surnomme « chasseur des baleines » en raison de sa volonté d’assainir la fonction publique camerounaise, malade de corruption. Un homme de poigne et de principe que s’il avait été en fonction à cette époque, la fameuse question d’assainissement du fichier solde de l’Etat ne serait pas d’actualité aujourd’hui au Cameroun.

In fine, il convient de noter tout compte fait que les opposants vrais qui ont démontré leur amour pour le bien commun des camerounais sont plus ou moins dans les oubliettes au détriment d’une nouvelle génération d’hommes politiques qui construisent leur réputation sur les réseaux sociaux et qui n’ont pas d’effets d’armes véritables en politique. Les autres mousquetaires, figures emblématiques et historiques sont hypocritement et ingratement traités de traitres et politiciens du ventre par certains camerounais peu renseignés. Pourtant en réalité, il s’agit des hommes dignes de respect si l’on s’en tient aux actions menées depuis les années 90. Aujourd’hui par exemple, la question des sénateurs cumulards qui ont été obligé de choisir entre le sénat et les autres services qu’ils occupaient au paravent, sont sur toutes les lèvres.

Mais ce que personne n’arrive à dire c’est que c’est une impulsion des sénateurs Sdf qui, bien que minoritaires, viennent de marquer un sacré coup dans l’histoire du sénat au Cameroun, pour ne citer que cet exemple là. Que dire de la tripartite qui mit fin à l’insurrection en 1991 du fait de la clairvoyance de certains comme Dr. Adamou Ndam Njoya ? Doit-on continuer à croire comme certains que ces opposants historiques et vrais du régime Biya n’ont rien apporté au Cameroun ? ©

 

Camer.be