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Je e souhaite « Joyeux Anniversaire »

Benjamin Zebaze

Transmis tel que lu sur le net

Je remercie le créateur pour m’avoir permis de voir une année de plus : parce que lorsqu’à 26 ans, je lance mes deux imprimeries et mon groupe de presse (Challenge Hebdo, Challenge sport, Tobias magazine…), personne n’est capable de calculer réellement l’espérance de vie d’un journaliste ou d’un homme politique.

En ce jour spécial, certaines images ne reviennent à l’esprit :

• Je nous revoie changer de domicile tout le temps, Sévérin Tchounkeu étant même obligé de fuir la police politique (où Jean Fochivé avait fait d’un certain Abui Mamadou, le responsable à Douala) pour se réfugier à Bamenda à une époque où anglophones et Fru Ndi subissaient le même amalgame que bamilékés et Kamto aujourdhui ; Malgré cela, il se fera prendre un matin par ces policiers en guenilles et subira toute sortes de violence pendant une journée ; bilan : bras et lunettes cassés, front ouvert et des multiples traumatismes au point où j’ai du l’accompagner à Paris pour un bilan de santé.

• Je me rappelle comme si c’était hier, Pius Njawé obligé de s’enfermer dans son bureau avec Célestin Monga, fuyant les exactions de ce même policier. Ce dernier montant sur une échelle pour fracturer les vitres des fenêtres de ses bureaux afin d'y jeter des grenades lacrymogènes, avec une volonté manifeste d’asphyxier les « fugitifs » ;

• Je me vois à la gendarmerie du port de Douala, rendant visite à l’homme politique Jean Jacques Ekindi. Le pauvre avait reçu tellement des coups à la plante des pieds au point où ces derniers ressemblaient désormais à des ballons de rugby.

• Les larmes aux yeux dans la chambre d’hôpital où séjournait Samuel Eboa, le dernier ministre secrétaire général de la présidence de la République sous Ahmadou Ahidjo. Complètement hagard, ne sachant plus exactement ce qui lui arrivait, je le vois encore se tourner impudiquement pour me montrer une partie de ses « fesses » (excusez le langage cru) noircies par des centaines de coups de matraque, après qu’il eut été arrêté alors qu’il se rendait à un meeting de l’opposition. Je l’entends encore me dire, avec sa voix caractéristique : « M Chebasé, ils ont failli nous touer ».

• Que dire du sort réservé à mon ami et complice le capitaine Konaté Aladji ? Voir un homme puissant, à la démarche altière s’effondrer devant vous en vous racontant ses malheurs restera à jamais dans mon esprit. Il avait été injustement arrêté suite au putsch de 1984 en compagnie de Niat Njifenji (Le président du Sénat ), le ministre Tchiroma, l’ex ministre Dakolé…et bien d’autres. Il écopera de 5 ans de prison et en subira 7, tarif réservé aux prévenus n’ayant presque rien à se reprocher. Ce qu’il me racontera sur les premiers mois de prison fait froid au dos et il faudrait tout un livre pour tout raconter.

Mais je retiens que les premiers mois, ils mangeaient à peine tous les trois jours et n’avaient droit à aucune douche. A un moment donné, les gencives infectées gonflaient au point où une simple pression dessus vous faisait perdre une dent et du…pue. Je ne gâcherais pas ce jour spécial à m’attardant sur mon cas personnel. J’estime en effet, avoir eu plus de chance que mes amis Pius Njawé, Lapiro de Mbanga, Pierre Abanda, Capitaine Konaté, Capitaine Guerandi Mbara… La dernière chose que je demanderais au Seigneur, c’est de me permettre de vivre en bonne santé jusqu’à la chute du « Renouveau » ; ne serait que pour voir la débandade qu’il y aura au sein de cette secte satanique.

 

Benjamin Zebaze-Facebook

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