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Littérature : Baltazar Atangana Noah veut sortir les écrivains en herbe de l’ombre

L’écrivain connu sous le nom de NKUL BETI, président-fondateur de Kalara Agency qui creuse son sillon, encore en freelance, depuis quelques temps, fait le check-up de la littérature au Cameroun et évoque la plus-value de cette agence littéraire dans ce secteur concurrentiel.

Vous êtes écrivain, critique littéraire, chercheur en littérature comparée et votre nouvelle casquette, agent littéraire. Sur le marché, vous enregistrez plusieurs œuvres en l’occurrence, Mixture, Aux Hommes de tout et Comme un chapelet, parues respectivement en 2014, 2016 et 2019. Vous avez également collaboré à l'élaboration de plusieurs anthologies. Dites-nous, avec le regard avisé que vous avez dans ce domaine, comment se porte le monde de la littérature actuellement au Cameroun ?

Le domaine littéraire camerounais est en pleine ébullition. Les mouvements se font dans tous les sens. De nouvelles clairières thématiques sont explorées et de nouvelles esthétiques révélées. On est en plein dans ce que j'appelle une réinvention thematico-esthétique du champ littéraire camerounais.

Au fil du temps, des agences littéraires naissent un peu de partout. Quelle est la place d'une agence littéraire de manière générale ?

Dans le monde de l'écriture en général, l'agence littéraire a pour mission d'accompagner l'auteur du manuscrit à la publication. En effet, l'agence littéraire, en particulier dans un contexte comme le nôtre, a pour mission de répondre aux attentes des auteurs à qui la majorité des éditeurs, submergés, font suivre des réponses types, sans observations constructives, lorsque leur manuscrit est rejeté. L'Agence littéraire se charge donc d'accompagner l'auteur dans le travail et le "retravail" de son manuscrit avant de le soumettre à un éditeur. La collaboration peut aller plus loin: l'agence littéraire peut servir d'intermédiaire entre l'auteur et l'éditeur, l'auteur et les librairies, l'auteur et le lectorat.

Sans propagande, Kalara agency est à ce jour la première agence littéraire au Cameroun.

Aujourd'hui, vous arborez la casquette d'agent littéraire. Qu'est-ce qui vous a motivé à mettre sur pied la dénommée Kalara agency?

J'ai surtout été motivé par le besoin d'apporter ma part d'expérience dans le circuit littéraire francophone. Et mon travail de critique littéraire m'a fait découvrir plusieurs auteurs qui ont d'excellents manuscrits, mais qui ignorent tout de la chaîne du livre : de la conception à la publication en passant par sa visibilité. J'ai donc décidé d'arborer cette nouvelle casquette tout d'abord pour initier et encadrer ces auteurs qui sont le plus souvent sans repère, et éventuellement de révéler les pépites que des éditeurs ignorent parce qu'ils se contentent des auteurs qui ont déjà une notoriété. Les éditeurs craignent aussi de se lancer avec un auteur inconnu qui s'auto-disqualifie d'ailleurs. Parce que quand bien même il a la possibilité de soumettre son manuscrit, celui-ci ne respecte pas la norme la plus élémentaire de présentation d'un manuscrit aux éditeurs qui reçoivent de nombreux manuscrits et manquent souvent de temps à consacrer aux manuscrits mal présentés.

Quelle sera la plus value de votre agence dans ce domaine concurrentiel ?

Nombreux pensent qu'on n’apprend pas à écrire. Que c'est magique et presque divin. Nous voulons gommer cette conception fallacieuse autour de l’écriture. Oui, il y a le talent, mais il doit être encadré. Ailleurs, ça se fait déjà : aux Etats-Unis depuis 1936, au Canada 1965...en France depuis 2012. En effet, nous envisageons de combler ce décalage avec les autres. C'est notre premier défi.

Jusqu'ici avez-vous rencontré des difficultés durant votre parcours professionnel. Si oui, lesquelles ?

Des difficultés, pas vraiment. Ces métiers sont d'abord une passion pour moi. Ce que les autres voient comme une difficulté se révèle opportunité chez-moi. (rire).

Avez-vous un conseil à prodiguer à ces jeunes qui sont sur le même chemin que vous ou souhaitent dans l'avenir embrasser le même corps de métier ?

A tous ceux-là, je leur recommande la lecture. Lire, encore et encore sans relâche. Donner le meilleur de soi-même parce que les métiers dans lesquels j'excelle sont exigeants et très compétitifs. Soit, vous êtes le meilleur, soit vous ne l’êtes pas. Il n’y a pas de place pour les équilibristes !

Propos recueillis par Crescence Yolande Akaba