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Cameroun-Covid19 : Maurice Kamto « La riposte gouvernementale n’est pas la bonne »

Maurice Kamto

Mardi 26 mai 2020, en remettant son 2ème batch de dons à Survie-Cameroon-Survival-Initiative (Scsi), soit 3200 masques et 1000 tests Covid-19, le leader du MRC, Maurice Kamto, n’a pas maqué de relever les insuffisances du plan de riposte mis sur pied par le gouvernement.

A l’évidence, l’approche gouvernementale de la riposte à la pandémie n’est pas la bonne. Le dire c’est faire un constat, pas une polémique. C’est appeler ceux qui sont en charge de cette riposte à rectifier le tir. La décision du Premier ministre du 30 avril dernier, fut-ce sur « Très Hautes instructions » de je ne sais qui, n’était pas bien inspirée », assène Maurice Kamto, définitivement convaincu que le Cameroun doit revoir sa copie dans la lutte contre la Covid-19. Et le talon d’Achille dans cette affaire vient, selon lui, des dernières mesures d’assouplissement. Comme conséquences directes et irréfutables de ce relâchement dans le respect des mesures barrières, il précise que les données statistiques datées du 23 mai, font état d’un taux de croissance moyen de 10% par semaine. Il en déduit que « la progression de l’infection au Covid-19 est exponentielle au Cameroun, en tout cas la plus rapide au monde, en ce qu’elle est supérieure à celle de tous les autres pays où la contamination est en progression ». Il convoque aussi le témoignage de de cette dame médecin à l’hôpital Laquintinie à Douala, par ailleurs députée de la Nation, qu’on ne peut pas soupçonner d’être contre le pouvoir, qui devant la dérive née des mesures d’assouplissement n’a pas manqué de mots forts pour sonner l’alarme. Les Camerounais « sont inconscients » en ce qu’ils « ne respectent plus les mesures barrières » ; que « l’hôpital est débordé, entre 50 et 100 patients y sont désormais reçus par jour depuis les mesures d’assouplissement » ; que « la publication des statistiques est désormais encadrée. »
Le risque de perdre le contrôle sur la Covid-19 ?

Toujours, comme une conséquence directe des dernière mesures, Maurice Kamto estime qu’en trois semaines, du 1er au 21 mai 2020, le nombre de contaminés a plus que doublé, passant de moins de 2000 à 4272 ; que le nombre journalier de cas positifs était respectivement de 528 et 700. Au 23 mai 2020, selon les statistiques officielles, le pays dénombrait un total 4597 cas de contamination confirmés ; 1822 guérisons et 159 décès. Le leader du Mrc pense que la situation est plus désastreuse que ne la présente les chiffres officielles. La première des trois raisons qu’il avance pour expliciter cet état des choses, est que « le régime a, nous le savons tous, un rapport compliqué à la statistique ». En second lieu parce « le Cameroun n’a pratiqué que le quart des tests qu’il aurait dû avoir fait, à savoir environ 15.000 sur les 30.000 minimum à 400.000 selon l’Oms au regard de sa population ». La troisième raison qui explique que les chiffres officiels sont en deçà de la réalité, selon le Pr Maurice Kamto est le fait que la maladie est entrée désormais dans « la phase communautaire de contamination et que l’on ne possède pas d’information sur ce qui se passe dans les familles auxquelles on remet désormais les corps des personnes décédées ». En ce qui concerne la rentrée scolaire, il s’est demandé si « les précautions prises par le gouvernement pour la rentrée scolaire annoncée pour le premier juin prochain. » En plus de ceci, il s’est interrogé si les mesures prises à cette fin, ont été en concertation avec les syndicats des enseignants. Est-ce qu’il y a eu l’éclairage des experts médicaux sur toutes les différentes mesures prises », s’est-il préoccupé.
Il a en outre dans la foulée, indiqué que le gouvernement n’a jamais prêté la moindre attention aux propositions du Mrc pour circonscrire la pandémie dans les premiers foyers de contaminations et contrôler rigoureusement toutes les personnes se déplaçant d’une région déjà touchée à une autre région et d’une ville à l’autre. Il reconnaît que le pouvoir ne réagit à la moindre initiative qu’ils prennent pour aider les populations que pour l’entraver ou l’anéantir. Il a aussi demandé au gouvernement de désengorger effectivement les prisons. Tout en recommandant aux Camerounais de continuer de respecter les mesures barrières, il a indiqué que « le Cameroun ne peut continuer d’être piloté à vue. Si je pouvais oser une métaphore, je rappellerais qu’un berger a pour mission de veiller sur chaque brebis de son troupeau. Il rassure par sa présence et sa voix. Il est temps de mettre bon ordre dans la direction du pays ; et ceux qui savent la vérité ont un devoir de vérité vis-à-vis du peuple camerounais. » Pour terminer, il a dit qu’on ne peut pas reprocher à un être humain, fût-il chef d’un Etat, d’être malade ou indisponible. En revanche, a-t-il poursuivi, le peuple a le droit de savoir. Car rien de ce qui le concerne n’est indifférent à la Nation.

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