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Le bel hommage de Haman Mana à Madeleine Mitlassou l’ancienne journaliste de la Crtv

Le DP du quotidien Le Jour, Haman Mana, rend un vibrant hommage à Madeleine Mitlassou, l’ancienne journaliste de la Crtv morte ce vendredi.

Elles étaient en cette rentrée universitaire 1984, trois copines qui se sont retrouvées sur les bancs de Lettres Modernes Françaises à l’Universite de Yaoundé, dans un attelage aussi improbable qu’inattendu:  Habiba oumarou, ( fille Haoussa, née et ayant grandi à Kribi)  Caroline Pekeleko ( née à Nkongsamba, et dont les parents venaient de Bamessingue-Mbouda) et Daitsawe Madeleine (fille Toupouri, née- grandi à Yaoundé ) .

Je ne sais pas quelle alchimie je me suis rapproché du trio, moi étudiant en Histoire. L’affinité entre Madeleine et moi, sans doute, celle d’enfants de militaires de l’Extreme-Nord?  Nous formions alors un quatuor, elles se moquant gentiment de mes facéties, moi riant de leurs attitudes de saintes nitouches…

Comme dans un jeu de quilles bien triste,  ces trois inséparables de l’époque sont tombées une à une, en quelques années d’intervalle…Caroline, la prof des lycées d’abord, Habiba la journaliste de télé ensuite, et Madeleine, la femme de radio .

Au début des années 90, Mado et moi nous sommes retrouvés dans la rédaction de Cameroon Tribune. On se riait de nos statuts : elle était ma stagiaire. Explication : j’étais entré à l’école de journalisme après une année de fac, et elle avait terminé sa Licence en Lettres et même entamé une Maitrise, avant d’entrer à l’ Esstic. Nous avons transformé son stage en une visite guidée de tous les coins chauds de Mvog-Mbi et environs, et même au-delà…

Madeleine faisait partie, à la radio, de ces journalistes qui  » disent » leur texte, à la manière d’un ami qui vous parle. Je comprends donc son glissement et son rayonnent à  » Crtv m’accompagne «, programme matinal de convivialité.

Chose inédite et exceptionnelle, elle a eu l’occasion de présenter une émission d’adieu et de passage du témoin avec sa fille, Liliane Yassedi. Un grand moment d’émotion …

Revenir sur les misères et turpitudes de son départ à la retraite, ce serait entacher la mémoire de cette grande optimiste, qui savait créer son bonheur à partir de peu de choses. Entourée de ses petits-enfants elle partageait dans maison,  et sans façons, un repas, une bouteille, a l’occasion. Fille et femme de soldat, elle savait rester digne et droite dans ses bottes. Malgré tout.

Dans le roman qu’elle projettait de publier, elle racontait l’histoire des amours agitées entre une Toupouri de lignée royale et un jeune ewondo, avec tous les ingrédients de la vie camerounaise d’aujourd’hui : clichés et suspicions entre ethnies, corruption, mais surtout, déshumanisation progressive…

 » Ma sœur  » s’est éclipsée comme elle a vécu: tranquillement, en toute dignité.