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Liste Noire : Paul BIYA classé par RSF parmi « les prédateurs de la liberté de presse » dans le monde

"Paul Biya tient les médias, notamment nationaux, à grande distance et n’accorde que très exceptionnellement des interviews", RSF.
Au pouvoir depuis 1982, écrit l’ONG Reporter Sans Frontières,  dans un mutisme qui n'accordre presque jamais d'interview à la presse nationale « tenue à distance», le Président Paul BIYA exerce une prédation axée sur « une répression multiforme » caractérisée entre autres par des « menaces et des représailles systématiques » de la presse indépendante et critique.

Le Cameroun,  135e/180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2021. C’est ce que laisse entendre Reporters Sans Frontières (RSF) qui a publié ce lundi 5 juillet 2021, son classement des ‘‘prédateurs de la liberté de presse’’ dans le monde, le deuxième après celui de 2016.

Dans cette liste des dirigeants du monde qui tordent le cou à la liberté de presse,  figurent 37 Chefs d’Etat ou de gouvernement. Parmi eux, figurent 08 africains, dont le Président Paul Biya du Cameroun. Selon RSF, au Cameroun « la presse indépendante et critique fait l’objet de menaces et de représailles systématiques. Entre les nombreuses arrestations et menaces subies dès les années 1980 par les pionniers de la presse indépendante et les détentions prolongées ou condamnations très lourdes prononcées ces dernières années, l’étau ne s’est jamais desserré sur les journalistes. Depuis quatre décennies, les professionnels de l’information vivent sous pression. Celles et ceux qui font preuve d’indépendance en refusant de rejoindre les rangs des porte-voix du régime en subissent directement les conséquences : menaces, surveillance étroite des déplacements et communications, convocations, arrestations, détentions de longue durée… »

Dans la suite, le rapport apprend que « Le cadre légal,  qui figure parmi les plus répressifs de l’Afrique subsaharienne, participe aussi à ce système de prédation. Lorsque la loi offre des dispositions protectrices, comme une durée limitée pour la détention sans jugement, elle est régulièrement contournée. La loi antiterroriste de 2014 est souvent utilisée pour détenir arbitrairement des journalistes, régulièrement accusés de ne pas être des patriotes s’ils critiquent les autorités. En 2017, le porte-parole du gouvernement avait donné cette définition très restrictive de la liberté de la presse, qui n’existe que lorsqu’elle ne menace pas les intérêts et la survie du régime : “Les journalistes peuvent dire ce qu'ils veulent, pourvu que ce soit conforme à la défense de nos institutions, de notre État, de notre gouvernement qui est aujourd'hui en guerre.” »

Pour étayer son rapport, RSF souligne notamment des « cibles de prédilection » que constituent « les journalistes non alignés au régime ».

« Du fondateur du journal Le Messager Pius Njawé, figure pionnière du journalisme indépendant au Cameroun, à l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise Amadou Vamoulké, qui détient le record de la détention provisoire , tous les journalistes qui ne s’alignent pas sur la ligne du régime subissent les foudres de ce dernier. Ceux travaillant sur les sujets les plus sensibles, comme la lutte contre le terrorisme ou la crise des régions anglophones, sont particulièrement exposés. Accusé de “non dénonciation d’acte de terrorisme”, le correspondant de RFI Ahmed Abba a retrouvé la liberté fin 2017 après deux ans et demi de détention arbitraire. Deux ans plus tard, son confrère Samuel Wazizi, accusé de complicité avec le mouvement sécessionniste, est mort dans des conditions très suspectes alors qu’il était détenu depuis quelques jours par des militaires», note SRF.

En dehors du Paul BIYA du Cameroun, 7 autres chefs d’Etat africains figurent dans la liste noire de RSF. Il s’agit de  Yoweri Museveni (Ouganda), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), Salva Kiir (Soudan du Sud), Paul Kagame (Rwanda), Issaias Afeworki (Erythrée), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Abdel Fattah Al-Sissi (Egypte).

Hors du continent africain, l’étude de l’ONG s’offusque aussi sur le rapport de prédateur que les leaders de certaines grandes puissances. Xi Jinping (Chine), Vladimir Poutine (Russie), Recep Tayyip Erdogan (Turquie) Jair Bolsonaro (Brésil) ou Narendra Modi (Inde), peut-on retrouver dans ce classement.